Des dizaines de milliers de personnes manifestent à travers le Canada pour exiger l’arrêt immédiat de l’assaut génocidaire israélien contre Gaza

Des dizaines de milliers de travailleurs et de jeunes se sont joints à des manifestations et à des rassemblements dans une cinquantaine de villes du Canada dimanche pour exiger l’arrêt immédiat de l’assaut génocidaire d’Israël contre les Palestiniens de Gaza. La plupart des actions ont été organisées à l’initiative de Ceasefire Now, une coalition «d’organisations humanitaires, de la société civile, religieuses et syndicales».

Plus de 5000 personnes ont manifesté à Montréal le dimanche 12 novembre pour demander l’arrêt du génocide. [Photo: SEP-Canada/WSWS]

Les manifestants ont exprimé leur immense colère et leur indignation à l’égard du régime d’extrême droite de Benjamin Netanyahou, qui dirige le massacre, et de l’État israélien, qui réprime et dépossède le peuple palestinien depuis trois quarts de siècle. Et les condamnations du président américain Joe Biden et du premier ministre canadien Justin Trudeau n’étaient pas moins incisives.

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Vendredi, Trudeau a réaffirmé que son gouvernement s’opposait à un cessez-le-feu. La veille, le Canada s’était joint aux États-Unis, à Israël et à seulement deux autres États pour voter contre une motion de l’Assemblée générale des Nations unies condamnant l’expansion continue des colonies illégales d’Israël en Cisjordanie occupée.

Alors que les actions de dimanche en soutien aux Palestiniens étaient censées être soutenues par plus d’une douzaine de grandes organisations syndicales, dont Unifor, le Syndicat canadien de la fonction publique, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, l’Alliance de la fonction publique du Canada et les conseils syndicaux de la région de Montréal de la Fédération des travailleurs du Québec et de la Confédération des syndicats nationaux, il n’y avait pas de présence syndicale organisée dans la plupart des manifestations.

Un travailleur, qui fait partie des plus de 300.000 membres d’Unifor, a déclaré à un journaliste du WSWS qu’il était furieux que son syndicat n’ait rien fait pour les mobiliser contre le siège brutal et le massacre des Palestiniens par Israël.

À Montréal, environ 5000 personnes sont descendues dans la rue. Une mère d’origine tunisienne et son fils ont déclaré au WSWS : «Nous ne voulons pas que des gens soient tués et qu’il y ait un génocide».

Mohammed a clairement exprimé son opposition à la guerre : «Il n’y a pas de justice», a-t-il déclaré au WSWS. «Nous devons nous élever contre la guerre partout.»

Mohammed [Photo: SEP-Canada/WSWS]

Il a établi un lien entre ce qui se passe aujourd’hui en Palestine et les opérations impérialistes passées, notamment la participation du Canada, pendant dix ans, à la guerre néocoloniale en Afghanistan : «Nous sommes allés en Afghanistan et nous en sommes revenus avec des centaines de morts. Pourquoi avons-nous dû sacrifier la vie de Canadiens en Afghanistan ?»

En réponse au journaliste du WSWS qui soulignait les intérêts mondiaux prédateurs de l’impérialisme canadien, il a déclaré : «Je veux voir tous les soldats de la terre enlever leur uniforme et le lui jeter à la figure [à la classe dirigeante]».

Omar, qui est étudiant, a déclaré au WSWS qu’il avait appris le sort des Palestiniens en étudiant l’histoire. «J’ai réalisé qu’historiquement parlant il y avait en effet un oppresseur et un opprimé.»

«On se concentre sur la bande de Gaza, mais en Cisjordanie également il y a des lois qui sont passées qui sont des lois coloniales […] même dénoncées par l’ONU et Amnesty International, mais malheureusement ont constate qu’il y a encore deux poids deux mesures. 1,400 morts et on fait des commémorations, on a tous leurs noms, leur histoire... et de l’autre côté 10,000 morts, et personne ne connaît même un nom. Le discours même du gouvernement israélien utilise des termes génocidaires...»

À Toronto, plus de 5000 personnes ont défilé dans le centre-ville dimanche après-midi pour exiger un cessez-le-feu immédiat et dénoncer la complicité du gouvernement Trudeau dans la guerre contre les Palestiniens. Sara Jama, députée indépendante de l’Assemblée législative de l’Ontario, a pris la parole lors de la manifestation. Elle a été exclue du groupe parlementaire du Nouveau Parti démocratique le mois dernier après avoir exprimé son soutien à la lutte des Palestiniens. Parmi les autres intervenants figuraient le député néo-démocrate Matthew Green ainsi que des représentants d’Unifor et du Conseil national des musulmans canadiens.

«Il est important pour moi d’être ici et de montrer ma solidarité avec les Palestiniens. Parce qu’aucun gouvernement ne semble vouloir défendre les pauvres et les opprimés», a déclaré un travailleur au WSWS.

Une partie de la manifestation de dimanche organisée par Ceasefire Now à Toronto, le 12 novembre 2023 [Photo: SEP-Canada/WSWS]

Les journalistes du World Socialist Web Site ont distribué 500 tracts aux participants. La perspective d’orienter les manifestations vers la classe ouvrière a été chaleureusement accueillie.

Ceasefire Now met en avant la stratégie pitoyable qui consiste à faire pression sur le gouvernement Trudeau pro-guerre pour qu’il appelle à la fin des massacres et promeuve la «paix» au Moyen-Orient. Les syndicats qui soutiennent Ceasefire Now sont de fervents partisans du gouvernement libéral, qui appuie le régime d’extrême droite de Netanyahou de manière aussi indéfectible que l’administration Biden. Les journalistes du WSWS ont exhorté les manifestants à se tourner vers la classe ouvrière, qui est la seule force sociale capable de se mobiliser à l’échelle internationale pour mettre fin au génocide.

Un jeune manifestant, Moataz, a demandé des précisions: «C’est religieux aussi un peu, je crois.» Un journaliste du WSWS a expliqué comment la religion est utilisée par les classes dirigeantes capitalistes pour diviser la classe ouvrière et occulter les véritables intérêts en jeu. Les déclarations du WSWS appelaient à l’unité des Palestiniens, des Juifs et de toutes les sections de la classe ouvrière pour stopper la fourniture et la production d’équipements militaires à Israël, et à la préparation d’une grève générale politique pour arrêter le génocide. À la fin de la discussion, Moataz a demandé des informations sur la manière de rejoindre le mouvement socialiste.

(Article paru en anglais le 13 novembre 2023)

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